Découverte: Domaine Delaharpe, Bursins (VD)

Le Soleil de Vinzel

Texte: Alexandre Truffer

L’astre stylisé des étiquettes du Domaine Delaharpe se retrouve dans les cuvées de Yann Menthonnex, un producteur discret surtout commercialisé dans les restaurants lémaniques.

«J’ai repris en 2000 le domaine familial. A l’origine plutôt agricole, il a évolué au fil du temps en une exploitation purement viticole de 7,5 hectares répartis sur les lieux de production Vinzel (6 hectares) et Coteau de Vincy», déclare Yann Menthonnex qui explique que: «tout à changé en une génération. Nous avons passé du Chasselas total, ou presque, car il y avait une bricole de Gamay et Pinot Noir, à un vignoble abritant une dizaine de cépages.» La replantation initiée au début des années 1990 a permis de trouver un équilibre: 60% de Chasselas, des spécialités blanches comme le Sauvignon Blanc, le Chardonnay et le Savagnin Blanc, ainsi que 20% de rouges. Les classiques Pinot Noir et Gamay côtoient Gamaret, Garanoir et Merlot ainsi que du Cabernet Franc, «un cépage intéressant que nous avons pas mal replanté». Baptisé Delaharpe d’après le nom d’une des parcelles, le domaine élabore une dizaine de vins. «Les étiquettes – dues au talent de Karine, ma femme – et le nom des cuvées reflètent mes origines à moitié bretonnes», précise ce solide vigneron avant de confirmer que: «la commercialisation de toute la vendange en bouteille est encore un objectif. Nous avons beaucoup replanté ces quatre dernières années, surtout des spécialités pour nos assemblages.» Deux d’entre eux, le Soleil Rouge et le Soleil Blanc sont vinifiés en cuve. La Cuvée des Druides fait partie des vins élevés deux ans en barrique. Si cela n’a rien d’inhabituel pour un assemblage rouge, ni même pour le Secret d’Epicure, un Pinot plutôt costaud, cette méthode de travail est aussi utilisée pour la Cuvée Eros, le rosé à base de Gamay et de Gamaret, ainsi que pour le Menhir, l’un des quatre Chasselas de la maison. «Bien que ce soit mon cépage préféré, nous avons senti il y a une quinzaine d’années déjà que cette variété avait des difficultés», confi e Yann Menthonnex. Il ajoute «travailler de moins en moins avec la clientèle privée et de plus en plus avec la restauration. C’est un créneau qui me convient, déjà parce que j’aime bien manger et que j’ai de bons contacts avec les restaurateurs. Nous sommes bien implantés dans le canton de Vaud et à Genève. En Suisse alémanique aussi, mais c’est un marché plus difficile qu’il est important de travailler. Un peu plus de promotion des vins vaudois ne ferait pas de mal…» Si l’implantation outre- Sarine fait partie des objectifs, le vigneron voit aussi 2016 comme une année test à la vigne, qu’il cultive désormais sans produits de synthèse.

Domaine Delaharpe
Yann & Karine Menthonnex

Rue de l’Eglise 11
1183 Bursins
Tél. +41 21 824 22 30
www.domainedelaharpe.ch

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