Lavaux new generation

«Aux repas de Noël, aux fêtes d’anniversaire, on dégustait de vieux millésimes de Dézaley en famille. Je n’ai jamais vraiment su d’où venaient ces bouteilles et mon père restait évasif sur leur provenance. Lorsque j’ai repris le domaine, j’ai découvert, derrière une petite porte au fond de la cave, une collection de plusieurs centaines de flacons. J’étais très heureux du cadeau, mais j’ai vite réalisé que, seul, je ne pourrai jamais boire tous ces flacons. C’est ce constat qui a donné naissance à la carte de vieux millésimes», explique Denis Bovard avec une pointe d’ironie. A 29 ans, ce vigneron travaille depuis quatre ans avec Antoine, son père, qui a fondé l’entreprise en 1983. Après des formations commerciales et dans le marketing, ce benjamin d’une fratrie de quatre garçons est venu à la vigne par la dégustation. Deux de ses frères n’ayant pas la vocation de reprendre ce domaine de 7,2 hectares et l’aîné ayant trouvé son bonheur dans le Vully, au Château de Praz, Denis a pu s’investir dans la cave familiale. Si la carte des vieux millésimes – qui recèle des pépites en blanc comme en rouge – fait partie des innovations amenées par Denis, c’est que ce dernier croit dans le Chasselas. «Le Sauvignon représente une barrique, le Doral deux. Nous les élaborons avec application, mais lorsqu’il s’agit de volumes aussi anecdotiques, on vinifie plus pour le plaisir que dans une logique de production. Le Chasselas me plaît, son potentiel de vin de garde apparaît désormais au grand jour et il connaît un retour en grâce auprès du public. Par contre, je pense que nous pourrions encore gagner en précision. Dans le futur, j’aimerais créer des cuvées parcellaires et peut-être modifier certains procédés de vinification pour élaborer des vins de style différent. De plus, les premiers essais élaborés avec des variétés plantées au Conservatoire du Chasselas s’avèrent très intéressants. Nous pourrions même être à l’aube d’une révolution…» En attendant de vinifier de Grands Crus issus des sélections ressuscitées par Louis-Philippe Bovard, son oncle, Denis s’applique à tirer le meilleur parti des deux hectares de Dézaley et des 5000 mètres de Calamin que cultive le domaine. Les médailles d’or récoltées par les deux coups de cœur présentés dans cet article montrent, qu’à l’aveugle, les jeunes Chasselas de Denis et Antoine savent convaincre. En vieillissant, ils ne font que se bonifier. Il ne leur manque qu’un peu d’intérêt médiatique pour s’inscrire définitivement parmi les domaines incontournables de la plus prestigieuse appellation du canton de Vaud.

Domaine Antoine Bovard
Denis Bovard
Route de Treytorrens 4
1096 Cully
Tél. +41 (0)21 799 33 52
www.domaine-antoine-bovard.ch