Millésime 2024

Pronostique de production en France

Texte: Alice Gundlach | Publié: 26.08.2024


En 2024, la France devrait produire entre 40 et 43 millions d'hectolitres de vin. Ce serait 10% à 16% de moins que l'année précédente et 3% à 10% de moins par rapport à la moyenne quinquennale. C'est ce que prévoit le ministère français de l'Agriculture. Cette année encore, la France ne sera donc probablement que le deuxième producteur mondial de vin, après l'Italie. Mais la baisse des volumes n'est pas forcément un problème.

Un millésime difficile sur le plan météorologique

Ces premières prévisions, établies le 1er août, font état d'un millésime difficile jusqu'à présent, où «de nombreux vignobles ont été marqués par la coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois par le millerandage (croissance irrégulière des baies)».

Gel, grêle, mildiou

En outre, toutes les régions viticoles sont touchées par le mildiou, en raison des conditions humides du début de l'été. Celui-ci pourrait également causer de grosses pertes, tout comme des épisodes locaux de gel et de grêle. Cependant, jusqu'aux vendanges, «les sols bien alimentés en eau pourraient limiter cette baisse de production».

Bordeaux avec 8000 ha de vignes en moins

À Bordeaux, par exemple, on s'attend à une nette diminution du vin, après que les vendanges y aient déjà été moins nombreuses en 2023. Toutefois, cela n'est pas seulement dû à la météo, mais aussi à des programmes d'arrachage. Comme le Bordelais a produit de plus en plus de vin ces dernières années, qui ne s'est pas vendu faute de demande, le gouvernement soutient désormais les viticulteurs qui abandonnent des surfaces. Au total, environ 8000 ha de vignes ont été arrachés depuis la récolte 2023, sur les 112’000 ha que comptait le vignoble à ce jour.

La Champagne et l'Alsace en stress

Des rendements plus faibles sont également attendus en Champagne, où le gel printanier et la grêle ont d'emblée affecté le potentiel de production. De fortes pluies locales auraient en outre favorisé la coulure et le mildiou. Pour l'Alsace, on prévoit 900’000 hl de vin, aucun cépage n'atteignant plus de 70 hl/ha - même le Sylvaner, par ailleurs si productif.

Le sud de la France s'en sort mieux

Dans le sud de la France, concrètement en Languedoc-Roussillon, les vendanges sont déjà en cours depuis fin juillet. Ici, les vignes ont surtout dû faire face à la sécheresse et donc au stress hydrique, l'expression du mildiou a été modérée, rapporte le ministère. On y prévoit une «récolte correcte». En Provence et dans le Rhône, on s'attend toutefois à un rendement inférieur à celui de l'année dernière. Dans ces régions, les gelées tardives du printemps ont provoqué de la coulure, mais aussi des attaques de mildiou.

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