Prix des vins
Drouhin réagit et montre l’exemple
Texte: Alice Gundlach | Publié: 26.06.2024
Le Domaine Joseph Drouhin a baissé les prix des vins du millésime 2022 d'environ 15%. Cette mesure marque un possible retournement de tendance en Bourgogne. Dans une interview accordée au magazine La Revue du Vin de France, Frédéric Drouhin, le président de l'entreprise familiale, a déclaré que même les clients fidèles ne pouvaient plus supporter les prix élevés.
«Les hausses de prix nuisent à l'image»
«Les taux d'intérêt sont élevés, les stocks sont remplis dans le monde entier et les épicuriens sont plus attentifs aux prix», a-t-il expliqué. Selon lui, les hausses de prix constantes de ces vingt dernières années ont terni l'image de la Bourgogne et dépassé des seuils de prix psychologiques. «Nous avons un bon millésime 2022 avec une quantité suffisante. 2023 s'annonce également bien, mais nous devons vendre et stimuler la demande».
Les ventes aux enchères confirment la tendance
Les dernières ventes aux enchères confirment cette tendance: celle des Hospices de Beaune, qui fait référence a affiché une baisse des prix de 15%. Cette diminution a même atteint 30% pour les Hospices de Nuits, en mars, malgré la bonne qualité du vin. Laurent Delauney, président de l'association des producteurs BIVB, s'attend également à un apaisement du marché: «Les prix des transactions entre viticulteurs et négoce ont tendance à baisser, comme on peut le voir sur le millésime 2023 à Chablis ».
Tout le monde ne suit pas le mouvement
La Revue du Vin de France fait état depuis l'automne de stocks pleins. Certains importateurs auraient cessé de travailler avec certains fournisseurs et des allocations n'auraient pas été appelées. Un négociant anonyme a indiqué qu'il avait refusé ses allocations du Domaine Leroy, car les clients n'étaient plus prêts à payer n'importe quel prix. «Certaines maisons l'ont compris et ont baissé leurs prix pour le millésime 2022, tandis que d'autres les ont maintenus stables. Mais environ 25% des fournisseurs continuent d'augmenter leurs prix alors qu'ils devraient revenir au niveau de 2020».