Vignoble français
La Bourgogne: plus cher, plus bio
Texte: Anick Goumaz | Publié: 16 août 2023
Romain Iltis, Meilleur sommelier de France, dénonce les prix des vins de Bourgogne dans la Revue du Vin de France. Ce même magazine annonce la hausse des conversions bio dans le vignoble bourguignon.
Dans une tribune publiée dans la Revue du Vin de France du mois d’août 2023, le Meilleur sommelier de France, Romain Iltis, regrettait ne plus pouvoir servir les Bourgognes qu’il aime dans les quatre établissements où il officie (dont la Villa René Lalique à Wingen-sur-Moder et le Restaurant Lalique au château Lafaurie Peyraguey dans le Sauternais). Même si son article suscite une vague de réactions, les chiffres sont bel et bien là. Et de citer en exemple le Criots-Bâtard-Montrachet d’Hubert Lamy passé de 1000 à 2000 euros la bouteille en un an ou encore le Santenay Premier Cru Les Gravières de Jean-Marc Vincent passé de 26,50 à 49 euros.
«La flambée des uns fera demain le bonheur des autres»
«La Bourgogne devrait se garder d’attiser la frustration des connaisseurs, commente Denis Saverot, rédacteur en chef de la Revue du Vin de France. Au tournant des années 2000, c’est la hausse brutale du prix des Grands crus qui a fait naître le «Bordeaux bashing». D’abord en France, puis dans le monde entier. Déjà, les amateurs, les cavistes, les amoureux du vin cherchent des alternatives à la Bourgogne, non par désamour mais parce que, comme Romain Iltis, ils sont de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir suivre. Un indice: notre récent numéro consacré aux blancs de Loire a fait un malheur dans les kiosques: les ventes ont bondi de 20,6%. La flambée des uns fera demain le bonheur des autres.»
20% des vignes bourguignonnes sont en bio
Dans la même édition de la Revue du Vin de France de septembre 2023, le journaliste Laurent Gotti met en avant la progression du bio en Bourgogne: «Une augmentation de 44% de surfaces en conversion bio a été enregistrée en 2022. Environ 20% des vignes bourguignonnes sont aujourd’hui en bio. Un chiffre qui devrait atteindre 35% cette année en Côte-d’Or.» Selon LARVF, la production bio bourguignonne pourrait bien doubler dès 2024. À noter encore une actualité moins réjouissante dans cette région, à savoir les dégâts causés par les chutes de grêle du 11 juillet. Les pertes représentent jusqu’à 40% à Meursault. Heureusement, la sortie de raisins a été généreuse ce printemps.