5 infos sur le phylloxéra

Texte: Anick Goumaz | Publié: 7 novembre 2022

Le phylloxéra a décimé la vigne européenne il y a plus de 100 ans

Insecte originaire des Etats-Unis, le phylloxéra a été introduit accidentellement en Europe à la fin du 19^e siècle. Il a été observé pour la première fois en 1863 dans le Gard, en France. La première région suisse atteinte a été Genève en 1871. Le ravageur est arrivé bien plus tard en Valais et au Tessin, en 1906. Proche du puceron, il attaque les feuilles de vigne de manière généralement inoffensive. Par contre, quand ses larves touchent les racines, le plant meurt rapidement. En quelques jours, il peut décimer tout un vignoble. C’est ce qui s’est malheureusement passé il y a plus de 100 ans…

Certaines régions n’ont jamais vu le phylloxéra

Même s’il s’est rapidement répandu tout autour du globe, le phylloxéra a épargné plusieurs régions. Les plus connues en Europe sont les îles de Chypre, de Santorin et des Baléares. Entouré par plusieurs barrières naturelles, le Chili reste également exempt de phylloxéra. Les autres protègent leurs ceps grâce au greffage. Elles utilisent des pieds de vigne américains, naturellement résistants, de type Vitis riparia, Vitis labrusca ou encore Vitis rupestris, qu’on appelle les porte-greffes. Nos variétés de Vitis vinifera sont donc greffées depuis l’arrivée de l’insecte dans nos contrées !

Le phylloxéra est toujours là

Avec les porte-greffes, on protège nos ceps, mais on n’a pas éradiqué l’insecte ni la maladie qu’il propage. Les spécialistes en voit régulièrement la preuve. En observant les vignes, ils remarquent parfois les espèces de cloques jaunes sur les feuilles. Comme dit plus haut, cette forme de galle reste généralement inoffensive pour la plante et sans répercussions sur les raisins, ni sur leur goût.

Le phylloxéra n’aime pas le sable

Pourquoi certaines régions ou même parfois certaines parcelles ont-elles été épargnées par le phylloxéra ? Les spécialistes ont remarqué que l’insecte ne pouvait pas remplir son cycle de reproduction dans les sols sableux. Le ravageur se complait dans les sols riches en argile, qui retiennent l’eau. On sait que si le sol est constitué de moins de 5% d’argile, le viticulteur pourrait se passer de porte-greffes et planter ses ceps « francs de pied », selon l’expression qu’on utilise pour le mode sans greffage. À l’heure actuelle, encore peu de domaines viticoles prennent ce risque.

On peut boire du vin « pré-phylloxérique »

Les régions viticoles où le phylloxéra ne s’est pas installé continuent pour la plupart à cultiver leur vigne franche de pied. Partout ailleurs, on trouve encore de très rares parcelles qui n’ont pas été attaquées et qu’on n’a donc pas arrachées. Ces très vieilles vignes sont appelées « pré-phylloxériques ». Les bouteilles du vin qui en est issu arborent généralement le terme « pré-phylloxérique » sur leur étiquette.