Gamaret: un cépage qui s’impose avec brio

Le Gamaret n’a pas toujours eu bonne presse. C’est d’ailleurs le cas de pas mal de nouveaux cépages créés par Agroscope par croisement dirigé entre variétés européennes (Vitis vinifera) pour résister aux maladies et faire face au défi de l’évolution climatique. On leur préfère les grands classiques ou les cépages autochtones. Cette dégustation a prouvé que ce cépage aux accents méridionaux a de beaux atouts. Rouge sombre intense et aux reflets violacés, épicé, charnu et tannique, il se tient bien à table. Certains affichent beaucoup de fruité, de souplesse, de gourmandise. D’autres sont plus structurés, racés et complexes. L’élevage en barrique leur apporte une autre dimension. Le Gamaret a aussi un beau potentiel en assemblage. Lorsqu’ils sont conçus pour la garde, ils développent des arômes incroyables. L’époustouflant Gamaret 2010 de Philippe Bovet en est la preuve vivante! Sans aller jusque-là, on peut affirmer que trois à cinq ans de garde confèrent au Gamaret une autre dimension. En trente ans, la vitiviniculture suisse romande a bien su dompter cette variété. La preuve, il se hisse désormais au quatrième rang des cépages suisses rouges les plus cultivés, derrière le Pinot noir, le Merlot et le Gamay et devant le Garanoir. Croisement artificiel Gamay × Reichensteiner, le Gamaret a été obtenu en 1970 au centre de recherches d’Agroscope à Pully, dans le but de créer un cépage similaire au Gamay, mais plus résistant et riche en couleur. Officiellement commercialisé en 1990, c’est un frère du Garanoir - avec qui il est souvent assemblé - et du Mara. Cultivé essentiellement en Suisse, on en trouve en France (Beaujolais, Haute-Loire, Côtes-duForez), et même au Canada (vignoble de la Manse à Roxton Pond). Mais, au-delà de la Suisse, ce cépage reste encore anecdotique.

Tous les vignerons de Suisse romande ont été invités à présenter un millésime disponible à la vente de Gamaret monocépage ou d’un assemblage rouge où le Gamaret est majoritaire (plus de 50% de la cuvée).