44 vins Bourgeon suisses à goûter de toute urgence
Évolution dynamique
Texte: Nicole Harreisser, Photos: Siffert / weinweltfoto.ch, Fotos: z.V.g.
La surface cultivée en bio ne cesse de croître en Suisse: elle est passée d’environ 1080 ha en 2018 à 2668 ha aujourd’hui (2023). Le bio représente ainsi près d’un cinquième de l’ensemble des vignobles suisses. Le vin bio a le vent en poupe et pas uniquement en termes de superficie: le niveau de qualité est, lui aussi, convaincant, comme le montre notre nouvelle dégustation.
Plus qu’une mode
Cela fait quelques années déjà que les vins produits selon les principes biologiques voient leur demande augmenter en raison de la prise de conscience qui s’est opérée chez les consommateurs à l’aune de la qualité de ces produits.
Si l’on se penche sur l’évolution du bio en Suisse au cours des dix dernières années, on constate une nette croissance de la surface vinifiée, tout comme du nombre d’exploitations. En 2012, moins de 500 ha étaient encore cultivés en bio, contre déjà 2468 ha en 2022. Depuis 2018, cette superficie a plus que doublé, tandis que le nombre de domaines bio a franchi la barre des 600. La taille des exploitations est très variable, elle va des petites, voire des très petites entreprises aux grands producteurs. La plupart des domaines sont néanmoins de taille moyenne (entre cinq et dix hectares). La surface totale vinifiée en bio représente aujourd’hui environ 20% de l’ensemble des vignobles suisses. La part de domaines bio s’élève, quant à lui, à 15% environ. À l’échelle des cantons, c’est dans le canton de Vaud que la part de bio est la plus élevée, avec 26% de la surface vinifiée de tout le canton, suivi par le Valais avec 20% et Neuchâtel avec 14%. La hausse de la superficie convertie au bio est particulièrement importante dans de nombreux cantons de Suisse romande (NE, VD, GE, FR) et dans le canton de Saint-Gall.
Outre les cépages classiques traditionnels, comme le Chasselas, le Chardonnay et le Pinot Noir, les variétés résistantes enregistrent une forte croissance, le principal défi que la viticulture biologique doit relever étant de lutter contre le mildiou et l’oïdium. Ces variétés ont été spécialement sélectionnées pour leur résistance aux attaques fongiques et donc pour les moindres efforts qu’elles nécessitent en vigne. En Suisse, environ 10% de la surface vinifiée en bio leur est désormais réservée. Ces cépages sont élevés aussi bien en monocépages qu’en cuvées et suscitent un enthousiasme croissant auprès des consommateurs.
Les 44 crus du millésime actuel, que VINUM a dégustés et sélectionnés, se montrent des plus fascinants. Ils ont tous un point commun: ils ont été commercialisés sous le label «Bourgeon» de Bio Suisse. Le raisin pousse dans des vignobles aux couvre-sols variés sans produits phytosanitaires de synthèse. En plus d’être gages d’un plaisir authentique en verre, ces vins constituent la vitrine d’une viticulture durable, saine et vivace. Le spectre des vins est, par ailleurs, très large. Venez faire le plein d’inspiration et de découvertes. Vous retrouverez de nombreux vignerons de renom, mais aussi de nouveaux visages, dont les vins vous raviront.
Bio Suisse: les vins Bourgeon
Plus de 580 vignerons helvètes cultivent leurs vignes selon les directives de Bio Suisse, l’association des agricultrices et agriculteurs biologiques suisses. Leurs vins portent la marque Bourgeon. L’objectif est de favoriser le développement d’êtres vivants sur les terres cultivées en bio. Aucun pesticide ni engrais chimique de synthèse n’est autorisé et les plantes, animaux et micro-organismes génétiquement modifiés sont interdits. La démarche met, en outre, l’accent sur la préservation de la fertilité des sols, la diversité naturelle, ainsi que l’amélioration de la biodiversité. Les directives de Bio Suisse sont plus strictes que les dispositions de la réglementation bio. Un vignoble vivant doté de ceps robustes et vigoureux, ainsi que de sols sains est à la base d’une élaboration de vins biologiques de qualité. Si à peine 250 ha de vignes étaient cultivés dans le respect des principes biologiques au début du XXIe siècle, le bio représente désormais plus d’un cinquième de l’ensemble des vignobles suisses. L’agriculture bio convainc un nombre croissant de producteurs. Et leurs produits séduisent un nombre croissant de clients en raison de leur niveau de qualité supérieur.