Les gagnants du 16^e Grand Prix du Vin Suisse

En 2020 et 2021, les vignerons et vigneronnes suisses ont mis en bouteille des vins très bien structurés, vivifiants et élégants pour la plupart. Telles sont les conclusions du Grand Prix du Vin Suisse 2022, la plus grande dégustation de vins suisses, organisée de concert par l’association Vinea et VINUM pour la 16^e fois cette année. Seule ombre au tableau: les meilleurs vins de 2021 se font rares en raison de récoltes historiquement faibles. Les deux plus grands cantons viticoles suisses en termes de superficie, à savoir le Valais et le Vaud, l’emportent tous deux cette année dans quatre catégories. Dans les pages suivantes, nous allons vous présenter les 39 vins, qui se sont hissés sur le podium (top 3) des 13 catégories du concours. Faites place aux meilleurs vins suisses du moment! 

Cave du Rhodan, Olivier et Sandra Mounir, Salquenen VS
«Le regard tourné vers l’avenir»

Une chose est sûre quand on rencontre le couple de vignerons Sandra et Olivier Mounir: ils ont toujours quelque nouveauté à annoncer. En effet, le «business as usual» n’a pas lieu d’être ici. Ils viennent de mettre en exécution des idées particulièrement innovantes, telles que la plantation d’une parcelle de Divico, une nouvelle variété suisse résistante, dans la plaine près de Salquenen. Tout d’abord, la vigne est conduite ici assez haut pour permettre aux moutons d’Ouessant de Mounir de paître entre les rangs jusqu’à ce que le raisin change de couleur. De plus, le vignoble est équipé d’un toit solaire pliant à titre expérimental qui, une fois déployé, est destiné à protéger la vigne contre les épisodes de gel grâce à un effet de serre. Et il pourrait bientôt la protéger aussi contre le stress thermique en cas d’épisodes de canicule extrêmes. Mais surtout, cette parcelle est la première de Suisse à offrir un triple débouché, en permettant d’y pratiquer viticulture, pâturage et production d’électricité. Le développement durable n’a rien d’un vœu pieux dans ce domaine. Cela fait déjà 15 ans qu’ils ont commencé la conversion de leurs douze hectares de vignes à l’agriculture biologique contrôlée. Il ne s’agit néanmoins que d’un aspect de l’approche globale adoptée ici. La Cave du Rhodan est désormais autonome en énergie grâce à ses installations photovoltaïques et de récupération de la chaleur. Le couple accorde aussi une grande importance à l’équité et l’égalité de traitement avec les partenaires et les collaborateurs. Il a déjà de nouveaux objectifs en ligne de mire, tels que la conversion de certaines parcelles à la permaculture ou la réduction des quantités de cuivre utilisées pour protéger la vigne. Toutes ces mesures donnent vie à une viticulture durable pour les générations à venir. Les cinq vins que Sandra et Olivier Mounir ont présentés leur ont ainsi valu de recevoir le titre prestigieux de «Domaine de l’année». Deux d’entre eux ont décroché l’or, deux autres l’argent. Mais la clé de leur réussite a été leur Syrah 2021, qui a accédé en finale dans la catégorie des vins rouges monocépage, avant de s’imposer. Et ce n’est pas tout: le cru, désigné vin rouge préféré du jury, s’est vu remettre le «Prix Vinissimo Rot», faisant de lui le vin rouge le plus titré de cette édition du concours. La réussite des Mounir avec leur spécialité à base de Syrah n’est pas due au hasard. Salquenen fait certes toujours figure de bastion du Pinot Noir et la Cave du Rhodan comptait en 1989 parmi les fondateurs du Grand Cru de Salquenen. Pourtant les Mounir ont arrêté de produire ce vin un quart de siècle plus tard, en 2015. «Nous sommes arrivés à la conclusion que ce vin au concept jadis innovant a passé son apogée.» Le raisin, qui était destiné auparavant à la production du Grand Cru, donne désormais le meilleur Pinot de la maison, mûri en bois, le Diversitas Hommage Pinot Noir, qui vaut au domaine d’être inscrit dans la Mémoire des Vins Suisses (MDVS). Malgré tout, le couple se concentre de plus en plus sur d’autres cépages. Les Mounir imposent leur marque depuis quelques années à travers le Bio Diversitas Riesling, élaboré sur le modèle allemand, et le Bio Pinotage, un cépage répandu en Afrique du Sud. Les spécialités rouges, comme la Syrah, le Cornalin ou l’Humagne Rouge, sont en plein essor. «Nous aurons, selon moi, de meilleures chances de nous imposer sur le marché suisse allemand qui revêt une importance capitale avec ces spécialités qu’avec le Pinot Noir, qui est aussi le cépage plus cultivé dans les cantons de Zurich ou d’Argovie», explique Olivier Mounir. La réussite de son Syrah concorde parfaitement avec cette stratégie. 

Vignerons tardifs

La Cave du Rhodan a été fondée en 1962 à l’initiative d’Edith Mounir, née en 1889. Dix ans plus tard, le domaine encore tout jeune à l’époque réussit un coup d’éclat. En effet, le Pinot Noir Perle du Rhodan s’impose face à 1300 concurrents de 34 pays lors d’un concours viticole international à Budapest et est élu meilleur vin rouge au monde. Sandra et Olivier Mounir finissent par reprendre le domaine familial en 2007 après avoir été dirigé pendant un temps par des gérants externes à l’aube du nouveau millénaire. Jusque-là, tous deux dirigeaient des entreprises pérennes dans d’autres domaines: Olivier Mounir, par exemple, était copropriétaire d’une société informatique qui emploie aujourd’hui plus de 30 personnes. Peut-être est-ce grâce à ces expériences enrichissantes, qu’à près de 40 ans, ce triathlète et clarinettiste amateur a su glisser rapidement dans la peau de vigneron à succès. La Cave du Rhodan exploite désormais une douzaine d’hectares de vignes en bio et achète aussi du raisin à des partenaires. Elle produit entre 150 000 et 200 000 bouteilles de vin par an.

www.rhodan.ch

Germanier, Cave du Tunnel, Conthey VS
«Et de quatre!»

Petit à petit l’oiseau fait son nid! La Cave du Tunnel poursuit son impressionnante série de victoires dans cette catégorie, en l’emportant pour la quatrième fois d’affilée, cette année avec le Millésime Jacques Germanier 2016. L’an dernier, les millésimes 2014 et 2015 s’étaient hissés aux première et deuxième places. Le droit à l’erreur n’existe pas pour dominer autant la scène lors d’une dégustation à l’aveugle, au cours de laquelle les vins présentés sont goûtés par différents jurys. En fait, à la fin des années 1980, ce domaine a tout mis en œuvre de manière systématique pour élaborer de grands vins effervescents. Par exemple, la date du début des vendanges du Chardonnay est choisie avec minutie, le raisin est soumis à une vinification douce sans macération ni égrappage et le vin est élevé sur lies pendant au moins trois ans après la seconde fermentation dans les galeries de roche à la fraîcheur constante. Tous ces efforts permettent, millésime après millésime, de produire un vin extraordinaire qui n’est pas sans rappeler son modèle champenois et rend aujourd’hui hommage à Jacques Germanier, le créateur de ce cru, décédé en 2017.

www.germanier.com

Jean-François Neyroud-Fonjallaz, Chardonne VD
«Le Roi Chasselas»

L’exploit est remarquable: Jean-François Neyroud-Fonjallaz décroche le premier prix de la catégorie Chasselas pour la deuxième fois de suite ! Le mérite est encore plus grand quand on sait que le match représentait l’un des plus disputés, avec quelque 300 échantillons en compétition. Derrière les «autres cépages blancs» et le Pinot Noir, la variété phare de Suisse romande fait partie de celles qui déchainent le plus les passions. Pour la deuxième année consécutive, le trio de tête reste entièrement vaudois. En 2021, le Chardon d’Argent du vigneron de Chardonne, en Lavaux, avait remporté la timbale. Le Calamin récolte les honneurs de cette édition. De quoi encourager Jean-François et sa femme Anne-Françoise, qui passent gentiment le flambeau à leurs fils, Basile, oenologue, et Jonas, viticulteur. Les jeunes diplômés oeuvrent déjà avec leurs parents pour cultiver et vinifier les fruits de sept hectares répartis entre Chardonne, Saint-Saphorin et les deux très prestigieuses appellations de Lavaux: Dézaley et Calamin.

www.neyroud.ch

Weinbau Luzi Jenny-Willi, Jenins GR
«Un Müller comme on les aime!»

Au vu de vins comme celui-ci, il n’est pas étonnant d’apprendre que le Müller-Thurgau vit une renaissance. Les vins issus des sols calcaires et pierreux perméables, dans lesquels la famille Jenny cultive ce cépage, se montrent peut-être sous leur meilleur jour, en offrant beaucoup de fraîcheur croquante, au nez comme en bouche. Les températures modérées en 2021 ont renforcé cette caractéristique. Les Jenny appartiennent à la plus ancienne famille de viticulteurs de Jenins. Le domaine est aujourd’hui dirigé par Luzi Jenny, âgé de 57 ans, et toute sa famille. Son fils de 28 ans, qui s’appelle aussi Luzi, a terminé son apprentissage de vigneron, sa fille Armanda, quant à elle, gère le site Web entre autres. L’engagement sans faille de la famille pour la viticulture durable se reflète dans la conversion à l’agriculture biologique contrôlée, achevée en 2021. Et si vous rendez visite à la famille juste avant Noël, vous pourrez repartir avec l’un de ses sapins, qui poussent dans une plantation cultivée, elle aussi, dans le respect de l’agriculture biologique. Différents types de miel issus des ruches familiales complètent l’assortiment.

www.luzijenny.ch

Cave des Amis, Fully VS
«Cette fois, c’est la bonne !»

Après plusieurs nominations et trois podiums (en 2019 pour le Gamay vieille vigne et le Merlot, ainsi qu’en 2020 pour le Velours d’Enfer, une Syrah élevée en barrique), les frères Arlettaz de la Cave des Amis décrochent un premier prix amplement mérité. Depuis leurs débuts, Pierre et Manu ont à coeur de tester et d’innover, tout en restant fidèles à leur objectif de récolter du raisin de qualité, dans le respect de la nature. Cuvée Gamarhône dans l’esprit de l’Amarone, nouvel espace de dégustation moderne et coffrets communs avec d’autres producteurs de Fully (le projet «les Pépites d’Oswald», en collaboration avec Gaëtan Bender de la Cave des vignerons et Henri Vallotton) sont quelques exemples créés par ces deux fonceurs. La preuve que le travail en famille réussit aux enfants de Dominique et Michelle. Ces derniers ont fondé la cave en 1991, dans la bien nommée Rue des Amis. Pierre a rejoint son papa après une expérience enrichissante chez Marie-Thérèse Chappaz. Il a vite été suivi par Manu. Le petit frère pensait donner un coup de main et n’est plus jamais reparti. Parce que les Amis, il n’y a que ça de vrai !

www.cavedesamis.ch

Cave Petite Vertu Sàrl, Chamoson VS
«Parce que la vertu doit être grande»

Patrick Schmaltzried lance son entreprise en 1987. Même si sa famille est installée à Chamoson depuis 1802, son nom ne sonne pas très francophone et le vigneron préfère apposer un terme fantaisiste sur ses étiquettes. Considérant que la vertu doit être grande, il prend le contrepied afin d’interpeler sa clientèle. Plus de trente ans plus tard, le fils, François, intègre l’affaire familiale. A peine quarantenaire, il se montre inventif, tout en gardant les pieds sur terre. Ainsi, il amorce le virage biologique tranquillement, à son rythme, et profite de la phase de reconversion pour faire connaissance avec tous ces changements en cours. Son Libertin a séduit le jury par le mariage des arômes du Chardonnay, du volume du Johannisberg et de la vivacité de la Petite Arvine. Une recette qui avait déjà été récompensée par une nomination en 2017. Ces distinctions confirment l’excellente réputation gagnée par les vins francs et fins du domaine chamosard, au remarquable rapport qualité-prix.

www.petite-vertu.ch

Domaine Kursner, Féchy VD
«Un rosé bien nommé»

«Cave suisse de l’année 2021», ex aequo avec la Johanniterkeller de Douanne, le Domaine Kursner (et la Cave de la Côte, à laquelle elle est affiliée depuis 2019) a porté fièrement son titre pendant douze mois. Le sourire communicatif de Pierre-Yves Kursner, toujours partagé avec Rodrigo Banto, l’oenologue de la Cave de la Côte, a égayé bien des magazines, journaux et sites internet relayant la nouvelle. Rien d’étonnant pour ce vigneron précurseur, notamment dans la mise en avant et la distribution de ses vins. Visionnaire, il l’a été même au moment de baptiser son rosé d’un percutant «Canicule», très à propos lors des chauds apéritifs de cet été. Affichant un rapport qualité-prix imbattable, il marque un peu la continuité avec le Gamay Emotion, décoré d'un très joli deuxième prix en 2021. En effet, les deux crus sont issus de ce cépage phare du Beaujolais. Il y a quelques semaines, le Domaine Kursner et la Johanniterkeller nous ont surpris avec un clin d'oeil à leur titre: la cuvée commune «Alliance». Faut-il s’attendre à un rosé en édition limitée en 2023 ? Chiche !

www.kursner.ch

Domaines Chevaliers SA, Salquenen VS
«La force des vieilles vignes»

Le Gamay n’a jamais affiché un tel spectre sensoriel. Jadis gage de vins légers de tous les jours, ce cépage donne aujourd’hui des vins de plus en plus riches et complexes, en partie grâce au réchauffement climatique. Le Gamay Vieille Vigne des Domaines Chevaliers est un très noble représentant de ce style élégant, qui se caractérise par de faibles volumes de raisins issus de vieilles vignes et un élevage en barriques soigné. Les Domaines Chevaliers, qui s’étendent de manière majestueuse aux abords de Salquenen, ont été fondés en 1936 par Oswald Mathier-Kuchler. Mais c’est Patrick Z’Brun, qui insuffle un nouvel élan et un nouvel état d’esprit au domaine à partir de 2008. La même année, cet alpiniste et manager à succès gravit le toit du monde, le mont Everest. Au cours des 15 dernières années, le domaine s’est peu à peu établi comme un modèle dans la viticulture valaisanne. Il y a deux ans, Patrick Z’Brun a cédé la direction du domaine, mais l’équipe, sous la houlette de Christian Gfeller, continue de promouvoir la qualité, et la réussite du Gamay lors de cette édition du Grand Prix en est la preuve la plus flagrante.

www.chevaliers.ch

Hammel SA Terres de Vins, Rolle VD
«Le nouveau charme de La Côte»

Ce vin a de nobles, voire d’augustes origines. Le Château de Vullierens achevé dans sa forme actuelle en 1712 est, selon les termes d’Andreas Z’Graggen et de Markus Gisler dans leur beau livre «Wein Schlösser Adel», un «joyau du début du classicisme» et un «fabuleux exemple de résidence seigneuriale». Il se situe à environ 500 m d’altitude et à une dizaine kilomètres au nord de Morges. La propriété, aux mains de la famille Bovet de Mestral depuis plus de 700 ans, compte neuf jardins à thèmes et une collection de sculptures, exposées dans un parc planté d’arbres séculaires, le tout parfaitement intégré aux vignobles du domaine, dont le raisin est vinifié et commercialisé par la maison de négoce Hammel, représentée par son patron, Charles Rolaz. Bien que le Vaud soit encore un bastion du Chasselas, la maison Hammel fait de plus en plus sensation avec ses incroyables vins rouges, et en particulier des vins de stature internationale élaborés à partir de cépages bordelais. Au terme de trois semaines de macération, ce Garanoir mûrit un an en fûts de chêne, puis subit une légère filtration. Ainsi naît un cru noble empli d’une élégance aux accents de fraîcheur, malgré l’ampleur de son fruit.

www.hammel.ch

Weingut Gehring, Freienstein ZH
«L’Unterland à l’honneur»

Installé en contrebas de la ligne de crête boisée, le domaine Gehring trône au-dessus du village de Freienstein et de la Töss (une rivière qui se jette dans le Rhin trois kilomètres plus loin à l’ouest) dans le Zürcher Unterland, dont 60% des vignobles sont plantés de Pinot Noir. Les coteaux bien aérés situés à 500 m d’altitude environ sur le versant sud de l’Irchel et constitués en majorité de sols argileux lourds offrent un très bon terroir pour ce cépage, comme le prouve Peter Gehring, qui exploite depuis plus de dix ans le domaine et ses 6,6 ha de vignes avec son épouse Yvonne. Il y a trois ans déjà, il s’était imposé dans la catégorie reine du Grand Prix du Vin Suisse avec son Pinot Noir Barrique 2015. Aujourd’hui, il renouvelle ce tour de force avec la version barrique du millésime 2020! Sans compter que ses meilleurs Pinots obtiennent toujours d’excellentes notes lors des dégustations organisées par VINUM. Peter Gehring est un vigneron modeste qui possède un humour irrésistible et beaucoup de répartie. Mais c’est avant tout un perfectionniste, qui décline son cépage préféré, le Pinot Noir, en cinq versions – dont un Rosé qu’il a également présenté –, et dont il parvient toujours à tirer un petit quelque chose en plus.

www.weingut-gehring.ch

Cave du Rhodan, Salquenen VS
«Du mordant venu du Rhône!»

Les premiers plants de Syrah, originaires de la petite ville de Tain dans la partie française de la vallée du Rhône, ont bien été plantés il y a tout juste cent ans dans le Valais. Mais il a fallu attendre les années 1980 pour que ce cépage prenne son essor. Cultivée sur plus de 170 ha, la Syrah occupe désormais une place de choix parmi les spécialités rouges dans le Valais. Et selon les modes de culture et de vinification, le cépage offre aujourd’hui une large palette de styles de vins. À 55 ans, Olivier Mounir, qui accorde une attention croissante aux spécialités rouges depuis quelques années, adopte une stratégie de vinification claire: tandis qu’il fermente et élève ses vins monocépage exclusivement en inox, la plupart des assemblages mûrissent en bois. Son Syrah 2021 qui a remporté la victoire est non seulement un excellent vin jeune, mais aussi un cru qui n’a pas vu l’ombre d’un copeau de bois. «Ce que je recherche chez les spécialités monocépage, comme mon Syrah, c’est avant tout l’expression pure du cépage et du terroir. Et nul besoin de bois pour y parvenir», indique Olivier Mounir. Le raisin destiné à l’élaboration du vin victorieux provient de deux parcelles situées à Miège au-dessus de Sierre, qui ont été plantées de Syrah en 2003, ainsi que dans les années 1990 et sont exploitées en bio.

www.rhodan.ch

Artisans Vignerons d’Ollon, Ollon VD
«Qui se ressemble…»

… s’assemble ! Ce dicton pourrait devenir le slogan des Artisans Vignerons d’Ollon, tant les assemblages leur réussissent. Lauréate du premier prix dans la catégorie Assemblages Blancs en 2021 avec l’ample et profond Blanc Fumé, l’équipe du directeur Riccardo Mattei et de son oenologue Luis Nunes renoue avec la première place pour son Rubis Noir. Une cuvée complexe et atypique constituée d’une majorité de Cabernet Sauvignon, avec du Cabernet Franc, du Cabernet Jura, du Gamaret, du Garanoir et de la Syrah. Le fruit d’une politique de réencépagement destinée à amener de la diversité dans les vins rouges. Les six cépages vieillissent séparément en barrique pendant douze mois et attendent encore un an en bouteille avant de garnir nos tables. Il y a déjà plusieurs années que les Artisans Vignerons d’Ollon ont lié leur destin à la Société coopérative vinicole d’Aigle, sous le nom des Celliers du Chablais. Ensemble, elles font partie des nombreuses coopératives suisses qui tordent le cou aux préjugés en produisant des vins de qualité, à la fois innovants et respectueux de leur patrimoine.

www.celliersduchablais.ch

Vinattieri Ticino SA, Ligornetto TI
«Klassiker in Hochform!»

Au travers de ses vins phares, Vinattieri et Ligornetto, la famille Zanini a su créer au fil des décennies les meilleurs ambassadeurs du Merlot tessinois. Ces vins riches et variés, mais surtout veloutés et élégants n’ont pas à rougir face à la concurrence internationale. Depuis deux ans, la maison Vinattieri est dirigée par Michele Conceprio, aujourd’hui âgé de 58 ans, qui compte parmi les plus grands vignerons du Tessin depuis des dizaines d’années. Grâce à de légers ajustements, il souhaite continuer à renforcer le profil de ses meilleurs crus, parmi lesquels on retrouve évidemment le Ligornetto. Le Ligornetto doit son nom au village qui abrite le domaine. Le raisin trié sur le volet fermente dans des cuves ouvertes en bois de 40 hl. Le vin passe ensuite quinze mois minimum dans des barriques de différentes tonnelleries françaises. Ainsi voit le jour ce Merlot emblématique, qui se distingue par son fruit de baies noires et des arômes séduisants. 2019 n’a pas été une année facile dans le Tessin, mais l’engagement des vignerons a permis de donner vie à d’excellents vins qui, outre une belle ampleur, présentent beaucoup de structure et d’élégance.

www.vinattieri.ch

Domaine de Fischer, Bougy-Villars VD
«Du vin de grain noble»

L’histoire du Domaine de Fischer ressemble à un conte de fées qui pourrait se clore par «et ils vécurent heureux et gagnèrent le premier prix dans la catégorie des vins doux». Maître des lieux avec sa femme Binia, Hans-Beat Ris-Stettler représente la sixième génération de propriétaires du domaine et de la magnifique demeure datant du XVIe siècle. Tout cela grâce à son aïeul Karl Ludwig von Fischer, qui acquiert l'endroit au XIXe siècle et lui donne son nom de Domaine de Fischer. Eminent médecin, le docteur Ris assiste son épouse dans la gestion du site. Cette ancienne conseillère municipale du village a obtenu son diplôme de commerce de vin à l’école de Changins. Et justement, qui se charge du vin dans tout ça ? On doit l’élaboration des sept crus à deux personnalités du monde vitivinicole: Reynald Parmelin du domaine La Capitaine et Charles Rolaz, propriétaire de la maison Hammel, dont le Garanoir du Château de Vullierens se retrouve aussi sur la première marche du podium dans sa catégorie.

www.domainedefischer.ch